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L’UNION : Origine de l’église

 

La nouvelle église Saint Jean Baptiste (la Gleiza Nova)

 
 

Le 9 janvier 1857, l’abbé Jean Gratien ESTRADE devient le pasteur des habitants d’une paroisse qui sera désignée sur l’ordo de 1858 : Saint Jean - L’Union

Il remplace l’abbé Jean Evremond Marie ROQUES en poste depuis le début de l’an 1833 (curé de St Jean de Kyrie Eleison depuis 1832)

La question s’était posée déjà de savoir si on devait restaurer et améliorer le sanctuaire vétuste ou si on allait construire un nouveau sur un emplacement plus approprié.

A plusieurs reprises, le conseil municipal de l’Union avait été amené à prendre position sur le sujet ; certains membres tenant pour la première solution, d’autres préférant la seconde.

Quoiqu’il en soit des querelles qui divisèrent les habitants et leurs représentants, lorsque l’abbé Estrade prend en charge la paroisse, c’est à lui que reviendra la mission de « construire une église neuve au milieu de la paroisse ».

 
 

 La construction de l’église

Le narthex ou l’avant-nef est l’entrée de l’église, un espace intermédiaire avant d’accéder à la nef proprement dite. Ici dans le narthex de l’église de l’Union apparait sur la clé de voûte une date : 1862
 

Mais laissons ici la parole à l’abbé BECQUIES qui transcrit l’histoire des faits à partir des notes laissées par l’abbé ESTRADE.

« Le 15 décembre 1862 bénédiction d’une cloche. Le 29 décembre 1862, bénédiction de la nouvelle église par Mgr PONS, vicaire général ».

Ici devrait être inscrite l’histoire de l’opposition que rencontra l’abbé ESTRADE pour la démolition de l’ancienne église de Saint Jean de Kyrie Eleison située aux confins de l’ancienne paroisse, démolition qu’il ne put obtenir. Le conflit fut tel entre la partie de la paroisse qui confine à Rouffiac et à Saint Géniès avec le reste de la paroisse qu’il fallut faire de l’unique commune et de l’unique paroisse de Saint Jean de Kyrie Eleison, deux communes et deux paroisses. L’ancienne église conservera le nom de Saint Jean et la nouvelle paroisse composée de Gramont, Belbèze, Cornaudric, Loubers, et la Pitchounelle prit le nom de L’Union ». 

Et il poursuit :

 « Tel est en résumé l’histoire de la formation de la nouvelle paroisse de l’Union dont la construction de sa belle église fut l’ocasion de la séparation d’avec Saint Jean appelé le vieux ».

Et il ajoute :

« Il est regrettable que Mr l’abbé ESTRADE n’ait point laissé l’histoire de la construction de la nouvelle église. Il est probable que c’est par modestie qu’il a voulu garder le silence sur la construction d’un si beau monument dont l’idée lui appartenait en même temps que lui revenait la gloire d’avoir mené à bonne fin la construction d’une des plus belles églises du diocèse de Toulouse ».

« Il fut secondé dans son entreprise par Mrs les fondateurs et bienfaiteurs en même temps que par l’élan de la population qui compose la nouvelle paroisse. Car tous s’y firent, les uns apportant le travail de leurs bras et travaillant même de nuit à creuser les fondations après qu’ils avaient passé le jour à travailler leurs champs ».

« Une plaque en marbre placée d’un côté de la chapelle de la Sainte Vierge et une autre placée de l’autre côté de la même chapelle contient le nom des fondateurs et des bienfaiteurs de l’église ».

Les travaux paraissent avoir été entrepris vers 1857-1858.

« Le terrain sur lequel on a construit l’église aurait été autrefois l’emplacement d’un moulin à vent. Ce terrain était la propriété d’un certain AUREL, propriétaire au Marquisat en haut de la côte de Saint Jean. Comme le conseil municipal était divisé sur l’achat de ce terrain toujours en raison de son emplacement vers le bas, ceux qui désiraient l’acquérir le firent acheter par un meunier lequel devait, en sous-main en se servant du même acte de vente, le passer à la commune ».

« Mais un conseiller du contre ayant découvert le complot… exigea un double contrat »…..

A ce point du récit, tiré de la seule tradition orale, il importe de se pencher sur les écrits que recèlent les archives diocésaines.

Une longue note de janvier 1862 remise à l’évêque par une délégation d’habitants de la paroisse de Saint Jean retrace le conflit dans ses détails et nous apprend notamment qu’en 1861 « le conseil municipal fut renouvelé (ce qui explique les revirements) et dès la première séance une protestation s’éleva contre la situation actuelle de l’église. Il faut, dit-on, la reconstruire… Un membre offre de le faire sans avoir recours ni à une imposition ni à un emprunt, par voie de souscription volontaire à la charge par la commune de fournir seulement ses fonds libres et dans un emplacement que l’on choisira ultérieurement suivant les formes de droit. L’offre fut acceptée ».

Mais à quelques jours de là… la nouvelle se répandit dans la commune que les constructions avaient commencé sur un point très éloigné de l’ancienne église dont le choix était loin de satisfaire tous les habitants ».

 
 
 Mgr l’archevêque Florian Desprez (cathédrale de Toulouse)

La délégation reçue par l’archevêque Desprez était composée d’habitants des Cabannes, de Lasplanes et de Belbèze, chargés de combattre ce qui semble avoir été la thèse officielle à savoir le fait que l’église serait plus près du centre de la commune que l’ancienne et d’autre part par le fait que la population trouvait des avantages à ce changement et qu’elle en voyait la preuve « dans la délibération unanime du conseil municipal du 13 mai 1861 »

« Ce sont là deux allégations dénuées de fondement »

Suit une longue démonstration sur la répartition des habitants sur le territoire communal qui conclut :

 « on voit que la seule préoccupation des auteurs du nouveau projet a été l’intérêt des habitants de la Cornaudric ».

On argumente enfin que « pour édifier la nouvelle église il faut détruire l’ancienne pour augmenter par le produit des ventes des matériaux et du sol, les ressources pécuniaires qui sont très faibles ».

La note susdite comporte un ajout ;

 « il est vrai que depuis quelques temps… on a consenti à laisser subsister l’église ancienne pourvu que la paroisse fut transportée à l’église nouvelle ».

Ayant combattu l’idée d’un nouvel emplacement la délégation critique et « explique la délibération du conseil municipal du 13 mai 1861 » arguant « qu’on ne pourrait rien tirer » car on s’était contenté d’offrir à la commune une nouvelle église, sans en définir le lieu, sans qu’il lui coûte rien et sans avoir envisagé la destruction de l’ancienne ».

La note ajoute :… 

"Le nouveau conseil en effet a été composé en vue de la circonstance qui nous occupe. Les habitants de la Cornaudric ont, sans que personne se doutât de leurs intentions, opposé aux candidats de l’administration une liste qu’ils sont parvenus à faire prévaloir grâce à l’indifférence de certains électeurs ». « Il est résulté » de cela entre le maire et la majorité de son conseil une opposition fâcheuse et évidente ».

« Au reste le conseil municipal qui a précédé celui qui existe et qui avait été composé plus équitablement et sans arrière pensée avait résolu la question »… « sans préjudice du droit qu’ont les habitants de la Cornaudric de faire construire une chapelle à leurs frais et d’y entretenir un desservant ».

 *************
 

On voit bien poindre à travers cette note les intérêts qui se sont affrontés et les préoccupations de personnes de milieux différents.

Quoiqu’il en soit, l’affaire est sur la place publique et préfet et archevêque vont entrer en scène.

C’est ainsi que le29 novembre 1862, le préfet fera part à l’archevêque que « des habitants de l’Union ont entrepris la construction d’une église sur un point du territoire éloigné de l’église actuelle et ce projet a donné lieu à une enquête…dont les résultats n’ont pas constaté d’une manière précise le sentiment réel de la population ».

Le préfet ajoute qu’aucune disposition n’a été prise pour l’établissement régulier du culte dans l’édifice en construction lequel n’a pas cessé d’être une propriété particulière.

 
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La situation va évoluer assez vite puisque par acte du 1864 passé par devant Maître Charles Dupuy avocat notaire à Toulouse,

« Mr Jean Marie Lasserre propriétaire demeurant à Belbèze fait donation entre vifs et irréversible et sous toute garantie de fait et de droit en faveur de la commune de Saint Jean de L’Union d’une église récemment construite et non encore complètement terminée laquelle a été édifiée par le soin et aux frais du donateur sur un terrain lui appartenant ».

Le conseil municipal de l’Union se réunit le 28 avril 1864, en séance extraordinaire, en vertu de l’autorisation préfectorale du 4 avril 1864 et délibère ainsi :

« la majorité du conseil au nombre de 7 voix contre 5 accepte la présente donation dans toute sa teneur et remercie Mr Lasserre. Il est bien entendu que la majorité regarde la présente donation comme avantageuse à la commune. D’un autre côté le dire de la minorité est au contraire que ladite donation est onéreuse à la commune et proteste contre les…..(mot illisible) de Mr Lasserre donateur et Messieurs Faillon et Lestrade Lizet comme signataires de la donation et fondateurs de la nouvelle église ».

 
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Dès lors il faudra terminer les travaux restés en suspens et sans doute lever les réticences de la minorité importante lors du vote évoqué ci-dessus.

A cette fin, une lettre adressée le 13 octobre 4865 par Mr Junior Géraud LESTRADE à l’archevêque de Toulouse disait sans ambigüité : 

« les patrons de la nouvelle église de Saint Jean de L’Union, comprenant que le principal obstacle à l’acceptation de ladite église c’était la question des dettes et voulant mettre un terme à tout prix à la situation pénible qui dure depuis trop longtemps ; quelques grands que soient les sacrifices qu’ils se sont imposés jusqu’à ce jour, les Patrons, dis-je, de cette belle œuvre se sont décidés à un dernier effort. Ils viennent de déclarer à Mr le Préfet qu’ils avaient l’intention d’offrir à la commune l’église franche et libre de toute hypothèque et charges quelconques à la condition expresse qu’elle sera déclarée paroissiale. J’ai l’honneur d’être chargé par eux de communiquer cette heureuse nouvelle à votre Grandeur… ».

Quant aux travaux, une lettre du 15 mai 1866 du préfet à l’archevêque signale « que l’architecte du département Mr ESQIES a chiffré les dépenses à faire pour l’achèvement de l’église et du presbytère offerts en don par le sieur LASSERRE à la commune de L’Union

Dès lors, le problème devenait moins aigu. Faisant suite à la lettre susvisée du préfet, l’abbé ESTRADE écrivait le 31 mai à l’archevêque de Toulouse

« ….conformément à l’invitation faite par Mr le Préfet… j’ai pu réunir par une nouvelle souscription une somme suffisante pour faire construire la voûte de ladite église lorsqu’elle aura été acceptée et reconnue église paroissiale… »…. « J’envoie ci-joints les engagements des souscripteurs ».

Le 6 juin 1866, l’archevêque de Toulouse répondait en ces termes au Préfet :

« J’ai étudié avec toute l’attention qu’il mérite le rapport.. dans lequel Mr ESQUIES évalue les dépenses à faire pour mettre en état convenable le presbytère et l’église que Mr LASSERRE offre en don à la commune de L’Union ».

« J’ai suivi avec un très vif intérêt Mr l’architecte dans la voie des réductions où il est entré… »

« L’église en effet telle qu’elle est aujourd’hui baigne dans la lumière… par les seules ouvertures du sanctuaire… ; il faut donc ajourner l’établissement de réseaux et rosaces jusqu’à ce qu’il soit possible de placer verrières ou vitraux peints.

« Il ne reste en réalité de dépense nécessaire que celle du carrelage et de la voûte, mais ici, Mr le préfet il n’y a pas à craindre d’avoir à inscrire d’office la dépense au budget municipal car les fonds nécessaires pour la couvrir sont faits puisque Mr LESTRADE s’est engagé à faire carreler l’église à ses frais.., que Mrs MILLION, DUBOURG, SARRAUTE, et ESTRADE s’engagent à payer la somme nécessaire pour la construction de la voûte.. par leur engagement que j’ai l’honneur de vous adresser ».

  

Ce point de vue est entériné par le préfet dans une lettre du 16 juin 1866 qui précise in fine :

« je reconnais qu’en présence du don considérable qui est fait à la commune on peut réserver, pour y être statué ultérieurement, les questions relatives au nouveau presbytère ».

Il ajoute :

« Comme d’autre part l’église actuelle (il s’agit de Saint Jean Kyrie Eleison)… étant de construction très ancienne, elle présente peu de garantie de durée et devrait prochainement donner lieu à une restauration coûteuse, sinon à une reconstruction complète, l’intérêt bien entendu de la commune exige que la donation de Mr LASSERRE soit acceptée et que la nouvelle église soit déclarée paroissiale . J’ai décidé, en conséquence que, conformément à l’avis de votre Grandeur, un arrêté sera pris à cet effet, aussitôt que la voûte et le carrelage de la nouvelle église auront été établis dans les conditions du devis de Mr ESQUIE en date du 20 octobre dernier ».

Cet arrêté préfectoral interviendra le 30 septembre 1866 :

- Autorisant le maire de l’UNION à accepter la libéralité aux charges, clauses et conditions énoncées dans les actes publics de donation du 5 février 1864 et du 29 octobre 1865 le modifiant,

- conférant le titre de paroissiale à ladite église

- maintenant comme annexe l’église actuelle (Saint Jean de Kyrie Eleison) pour l’avantage et la commodité des habitations voisines.

Les problèmes juridiques éclaircis, reprenons le récit de l’abbé ESTRADE.

« L’église bâtie, il restait à construire les chapelles. Le plan primitif de l’architecte n’en comprenait que 2 : la chapelle de la Sainte Vierge et celle de Saint Joseph. Du reste, on voit bien que les 2 autres chapelles sont un hors d’œuvre qui serait plus regrettable pour l’ensemble du monument si elles n’avaient été l’occasion d’une rente annuelle et perpétuelle de 800 CENTS FRANCS laissés par Mme Vve LESTRADE pour l’entretien de ces 2 chapelles et de son mausolée (au cimetière). En réalité 1000 Francs.

« On s’explique une pareille concession à cause de l’avantage que la fabrique trouvait dans cette rente qui constitue sa plus grande ressource ».

 

 

 

 

Pour les autres chapelles voir :

L’UNION : Les chapelles et les vitraux

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Publié le mardi 4 octobre 2011
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